En flèche dans la distribution d’articles de mode et dans l’hôtellerie, la franchise prend une place grandissante dans la restauration et les cafés. Est-elle annonciatrice de la fin des indépendants ? Il est de fait que l’indépendant total éprouve de plus en plus de mal à combattre les grandes enseignes. La force de la marque a pris une telle dimension, surtout auprès des jeunes générations sensibles à la mode, au marketing et à la publicité, qu’un indépendant peine à être vu à un carrefour où quatre ou cinq enseignes se situent côte à côte. La marque joue sur le besoin d’assurance que recherche tout consommateur face à un choix entre de nombreuses options. La grande enseigne a su aussi répondre au second besoin des consommateurs, celui du dépaysement, en multipliant des décors et des ambiances différentes.
L’indépendant, pour se distinguer, doit se créer un thème qui va le rendre visible et il doit être à la hauteur de ce thème sur le plan des décors, des formules et du personnel. Cette recherche est risquée et coûteuse.
La meilleure preuve que l’indépendant est attiré par la franchise est que chaque indépendant qui met au point un thème original, cherche presque systématiquement à le démultiplier en créant une franchise.
Pour les chaînes, la franchise est aussi un besoin. Car seuls des franchisés peuvent rentabiliser un établissement de taille moyenne ou faible. Il est rare de voir un directeur salarié exercer une pression de gestion aussi forte que celle d’un patron qui ne compte ni ses heures ni son énergie.
Aux Etats-Unis, le poids des grandes enseignes dans les cafés et la restauration est bien supérieur à celui que l’on enregistre en France et encore davantage qu’en Italie ou en Espagne.
Pourtant, en France, on n’a jamais vu autant de dynamisme chez les indépendants, en décor, concept et ambiance, que depuis que les franchises ont pris de l’ampleur.
La franchise ne mordra que sur la frange du marché où les indépendants ne cherchent pas l’excellence et l’originalité. Elle constitue le meilleur ferment de la modernisation des indépendants.