Il n’est pas toujours facile de travailler dans la restauration. Quand les autres sont en week-end ou en vacances. Enchaîner les services avec au milieu des coupures difficiles à vivre. Et ce pour des salaires qui avaient bien besoin d’être revalorisés… Alors, oui, la restauration reste un métier de passion. Oui, d’autres métiers impliquent des contraintes importantes (les loisirs, voyages, etc.). Et oui encore, le problème ne date pas d’hier… Mais il a été amplifié par la crise sanitaire et s’il touche désormais tous les secteurs, il reste un défi de taille pour les restaurateurs. L’été approche à grands pas et trouver des saisonniers ou du personnel qualifié pour la saison peut parfois s’apparenter à un parcours du combattant… Pourtant, les restaurateurs aussi font évoluer leurs comportements. Ils sont nombreux à avoir compris l’intérêt de « recruter » large. Par exemple, des étudiants flexibles et disponibles justement le soir et le week-end quand certains salariés ont envie de se détendre en famille.
Opération séduction !
« Recruter large » mais aussi revaloriser les métiers de la restauration qui font sans doute moins rêver les jeunes. Séduire les employés, leur donner envie de venir travailler chez vous et surtout, de rester, pour éviter le turnover si coûteux. Beaucoup testent des semaines de 4 jours, la possibilité donnée aux équipes d’être off certains week-ends. Et même si selon une étude, le salaire n’arrive qu’en 19e position dans la désaffection des jeunes pour ces métiers, d’autres instaurent des primes sur résultat ou une participation aux bénéfices de l’entreprise. Parce qu’en cette période post-Covid, la donne a véritablement changé. Jeunes comme moins jeunes revendiquent de plus en plus un « équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle » et il faut en tenir compte.
Il faut aussi saluer toutes les initiatives de la profession pour faire se rencontrer employeurs et employés. Comme « Place à l’emploi », une opération lancée par Metro, en collaboration avec l’Umih et le GHR, qui a déjà permis de pourvoir 3400 postes.
En région, d’autres solutions voient le jour. Ainsi, sous l’impulsion des Pôle emploi locaux, des restaurants éphémères sont créés, à Rouen puis récemment à Aix-les-Bains. 4 restaurateurs y jouaient le rôle du client tandis que 8 demandeurs d’emploi cuisinaient ou servaient leurs repas. En fin de service, les recruteurs pouvaient discuter avec les candidats, leur offrir une formation ou même une embauche. Recruter des personnes qui ne sont pas du sérail ou miser sur des personnalités sans diplôme, et les former ensuite… c’est peut-être l’une des clefs de cette pénurie de personnel.
Anne Luzin
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