La loi Agec contre le gaspillage et pour l’économie circulaire a eu raison de la vaisselle jetable en restauration rapide ! Depuis le 1er janvier 2023, les quelque 10 000 fast-foods français sont censés l’avoir bannie de leurs repas et boissons servis à table. Objectif : supprimer 180 000 tonnes de déchets produits chaque année par ces circuits. Une situation qui n’est évidemment pas encore partout réalité tant l’entreprise constitue une mini révolution pour ces derniers. Elle implique en effet une mutation organisationnelle avec son lot d’équipements à prévoir et les cuisines à réagencer pour installer lave et sèche-vaisselle. Elle représente surtout un enjeu économique d’envergure car l’achat de cette vaisselle réutilisable – même si elle permet de diminuer le coût du traitement des poubelles jaunes –, vient s’ajouter à l’inflation généralisée. Avec à la clef cette question : cette vaisselle étant souvent en plastique vierge (le verre étant 10 fois plus cher), cette mesure ne serait-elle pas en fait une vraie fausse bonne idée côté écologie ? Et bien non. Même en intégrant le lavage/séchage, la vaisselle réutilisable émet moins de CO2 que la jetable au-delà d’une centaine d’utilisations. Mais c’est peut-être là que le bât blesse tant les fast-foods n’avaient pas anticipé le vol de leurs nouveaux contenants. Si l’enseigne doit racheter ses gobelets, tasses, bowls au bout de 10 ou 20 utilisations… on comprend vite que la donne écologique et économique n’est plus la même. L’enjeu de ces pertes sera capital.
En attendant, le 8 février dernier, une dizaine d’enseignes de restauration rapide étaient pointées du doigt par Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, parmi lesquelles en restauration commerciale Starbucks, Domino’s ou Five Guys. Pour l’instant, le gouvernement n’a pas encore sanctionné les contrevenants mais leur a demandé de présenter un plan d’actions et un calendrier de mise en place au cours de l’année. Début mars, il passera à la vitesse supérieure avec une vague de contrôles qui pourra se solder par des amendes de 7500 euros. Avis à tous les restaurants n’ayant pas communiqué leur feuille de route : il est grand temps de s’organiser…
Anne Luzin
