La Coupe du Monde de Boucherie revient les 30 et 31 mars pour une neuvième édition. Un évènement qui s’annonce inédit puisque c’est la première fois qu’il se déroulera en France. Ce sont ainsi 16 pays de quatre continents qui s’affronteront, parmi lesquels cinq d’entre eux intègreront cette année la compétition : la Roumanie, la Belgique, l’Espagne, l’Indonésie et la République Tchèque.
Parmi les 150 candidats, treize représenteront le drapeau tricolore à travers les trois épreuves que sont le Championnat du Monde par équipe (avec six bouchers compétiteurs et un juge), le Championnat du Monde des Jeunes Bouchers de moins de 35 ans, et le Championnat du Monde des Apprentis de moins de 30 ans impliquant des élèves en formation. L’équipe française aura pour capitaine Christophe Ip Yann Fat, champion d’Europe de Boucherie en 2021.
S’ajoute à cette édition sept prix supplémentaires, tels que la meilleure préparation de bœuf, d’agneau, de porc ou de volaille, mais aussi la meilleure saucisse gastronomique. La création d’une Dream Team visera également à décerner une récompense à la meilleure préparation, au meilleur désosseur…
Une neuvième édition responsable
Chaque équipe se verra attribuer une demi-carcasse de bœuf, un demi-porc, un agneau et cinq volailles pour concevoir un buffet de sept mètres de long mettant en avant l’utilisation optimale des ressources. La grille de notation intègre également le savoir-faire des pays et l’innovation de produits. Cinq tonnes de marchandises seront en tout mobilisées et valorisées lors de la compétition où 3 000 spectateurs quotidiens sont attendus. « Dans le cadre d'une démarche RSE de la profession, ces cinq tonnes de marchandises seront présentées à une association de chefs cuisiniers qui pourra cuisiner les produits et les remettre ensuite à des associations de personnes en besoin, ou des personnes démunies », ajoute Jean-François Guihard, Président de la Confédération Française de la Boucherie, Boucherie-Charcuterie, Traiteurs (CFBCT).
Cette neuvième édition se fera en partenariat avec l’AG2R La Mondiale qui décernera des prix autour de la démarche RSE. Seront notamment pris en compte la dynamique d’équipe, l’esprit sportif, la prévention des accidents du travail et la protection de l’environnement avec une gestion des déchets optimale. « Nous espérons globalement que ce prix va permettre d'inciter ou conforter tous les professionnels de la boucherie qui ont déjà engagé dans leur établissement des démarches RSE, déclare Grégory Soudan. Et c'est dans cet esprit que nous avons travaillé en amont avec la CFBCT à l'élaboration d'un guide RSE à l'attention de tous les bouchers artisans de France ».
L’engouement pour la filière bouchère
« La boucherie se porte plutôt bien depuis quelques années, remarque Jean-François Guihard. Il y a vraiment un retour des consommateurs, et c'est vraiment une tendance de fond. Le Covid a permis aux consommateurs de redécouvrir la proximité ».
Outre la proximité, la tendance du « manger moins mais mieux » œuvre clairement en faveur de la boucherie-charcuterie artisanale française. La filière réalise un chiffre d’affaires d’environ sept milliards d’euros en 2024. Parmi les 18 000 points de ventes, 45 000 salariés s’impliquent dans la profession et le nombre d’apprentis connait un léger progrès. « Il y a aussi le phénomène de la reconversion adulte. Entre 1500 et 2000 jeunes ou moins jeunes rentrent dans le métier à travers la reconversion » ajoute le président.
La confédération qui célébrait en novembre 2024 ses 130 ans, a vu son savoir-faire de la Découpe Bouchère à la française inscrit au patrimoine Culturel Immatériel Français. « C'est parce que le savoir-faire, cette découpe à la française, c'est ce qui fait notre originalité sur ce genre de compétition internationale », estime le président de la CFBCT.
L.J
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