
L’UMIH, principal syndicat de la restauration, annonce son boycott des Assises de la restauration prévues le 1er juillet. Elle dénonce une réforme du titre-restaurant qui favoriserait la grande distribution au détriment de la restauration commerciale. En cause : la pérennisation de l’usage tout alimentaire du titre-restaurant, initialement transitoire, désormais rendu permanent. Une mesure jugée comme un abandon pur et simple des restaurateurs, déconnectée de sa vocation première de permettre au salarié de financer son repas à l’extérieur quand l’entreprise ne propose pas de restaurant d’entreprise. L’UMIH alerte sur un détournement massif du dispositif. En effet, près de 900 millions d’euros de chiffre d’affaires annuels seraient siphonnés par la grande distribution, qui a gagné 10 points de parts de marché en deux ans, pendant que les restaurateurs en perdaient 9. S’ajoute un manque à gagner pour les finances publiques, dû à la différence de TVA (5,5 % en GMS contre 10 % en restauration). Le syndicat s’indigne également de l’abandon du double plafond, expérimenté après la crise COVID, et qualifié récemment d’« usine à gaz » par la ministre Véronique Louwagie. Si l’UMIH salue la fin du titre-restaurant papier et l’interdiction des RFA, elle déplore une réforme qui perd son cap et la volonté du gouvernement de supprimer la CNTR au profit d’un contrôle confié aux émetteurs eux-mêmes. Un projet de loi est attendu à l’automne. L’UMIH appelle à un sursaut pour préserver l’objet social du titre-restaurant. « Si le gouvernement maintient sa position, on s’achemine vers l’un des plus grands plans sociaux de l’histoire de la restauration », avertissent Thierry Marx et Franck Chaumes.