
Avec 31 700 transactions recensées en 2024, le marché des cessions de fonds de commerce repart doucement, mais les prix flambent, tirés par les supermarchés. Le marché français des ventes et cessions de fonds de commerce a enregistré une légère reprise en 2024, selon le dernier bilan d’Altares publié ce jeudi. Après une année 2023 en retrait, le nombre de transactions progresse de 2,5 % pour atteindre 31 703 opérations, en phase avec les données de 2022. Mais c’est surtout le prix moyen qui marque les esprits : puisqu'il atteint un niveau inédit, en hausse de 5,7 % sur un an (soit 258 314 €). Cette envolée est principalement due aux supermarchés, dont le prix moyen de cession frôle les 1,9 million d’euros (+76,3 %). Les pharmacies, traditionnellement en tête, reculent légèrement à 1,23 million €. La valeur globale des transactions grimpe ainsi à 11,7 milliards d’euros, soit un milliard de plus qu’en 2023. « Si le nombre d’opérations reste stable depuis trois ans, les prix, eux, s’envolent. Le marché est tiré vers le haut par quelques secteurs stratégiques », analyse Thierry Millon, directeur des études Altares.
La restauration résiste
La restauration traditionnelle reste la première activité concernée par les cessions, avec 4 624 transactions (+2,8 %). La restauration rapide et les débits de boissons suivent de près, tous deux en hausse. Les boulangeries repartent à la hausse après un net recul en 2023, avec une progression de 9,7 %. En revanche, certaines activités comme les pharmacies (-5,7 %), les buralistes (-10,7 %) et les hôtels (-4,4 %) reculent. Côté territoires, les petites villes (5 000 à 20 000 habitants) enregistrent une hausse de 4,3 % des transactions, tandis que les villages restent en retrait. Les prix y augmentent également de 9,2 %, portés notamment par le retour d’acheteurs vers des commerces de proximité viables.
Si 92 % des transactions concernent toujours les TPE, les PME de plus de 50 salariés affichent une progression plus marquée (+12,2 %). Ces opérations s’inscrivent souvent dans des stratégies de croissance externe ou de réorganisation. Huit cessions sur dix portent sur des entreprises de plus de cinq ans, avec un taux de survie de 92 % trois ans après la reprise. Un argument de taille en faveur de ce mode d’entrepreneuriat, alors que les défaillances d’entreprise atteignent des niveaux records.