La restauration s’enfonce davantage dans la crise, le GHR tire la sonnette d’alarme

La restauration s’enfonce davantage dans la crise, le GHR tire la sonnette d’alarme

Au terme du troisième trimestre 2025, la restauration traditionnelle continue de s’enfoncer dans la crise. Selon les données publiées par le cabinet Altares, le secteur enregistre une hausse de près de 10 % des défaillances d’entreprisespar rapport à la même période en 2024. Cette nouvelle aggravation s’ajoute à la progression de +20 % constatée au deuxième trimestre, confirmant une tendance durablement préoccupante. Depuis le début de l’année, 5 419 établissements de restauration traditionnelle ont mis la clé sous la porte, contre 4 957 sur les trois premiers trimestres de 2024, soit une hausse globale de +9,3 % sur neuf mois. La situation n’est guère plus favorable pour les débits de boissons, qui enregistrent 908 défaillances sur la même période, contre 850 l’an dernier, soit une augmentation de +9,6 % au troisième trimestre et de +7 % sur l’année. « Alors que 2024 avait déjà été une année très difficile pour le secteur, la restauration et les débits de boissons risquent de battre un nouveau record de défaillances », alerte Catherine Quérard, présidente du GHR. Seule la restauration rapide semble tirer son épingle du jeu, avec une baisse de 5 % des défaillances sur un an au troisième trimestre 2025, selon Altares. Une différence qui reflète, selon le GHR, un changement profond des comportements de consommation. « Ces chiffres témoignent de choix opérés par les clients, qui fréquentent moins les établissements de restauration traditionnelle et les débits de boissons. Ils y consomment également moins : 61 % des Français ont réduit leur niveau de restauration, selon l’Insee. » Cette baisse de fréquentation s’explique par la contraction du pouvoir d’achat et une volonté accrue d’épargne dans un contexte politique et budgétaire incertain. La Banque de France indique d’ailleurs que le taux d’épargne des ménages a atteint 18,9 % du revenu disponible au deuxième trimestre 2025, un niveau proche de celui observé pendant la crise sanitaire. « La situation est d’autant plus préoccupante que deux tiers des entreprises défaillantes sont liquidées au terme de la procédure », souligne encore Catherine Quérard, qui appelle les pouvoirs publics à réagir rapidement. La présidente du GHR demande au gouvernement et aux parlementaires « de donner aux Français et aux entreprises la visibilité et la stabilité fiscale qu’ils réclament ». Elle met également en garde contre certaines dispositions du projet de loi de finances 2026, notamment la suppression de l’exonération fiscale des pourboires et la taxation des avantages salariés comme les titres-restaurant ou les chèques-vacances. «La suppression de l’exonération fiscale des pourboires et la taxation des avantages accordés aux salariés, comme les titres‑restaurants ou les chèques vacances, dans le projet de Loi de finances 2026, ne sont pas des mesures de nature à valoriser le travail ni à soutenir le pouvoir d’achat de ceux qui travaillent», conclut-elle.


L.J

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