IA et stimulation des sens : TheFork dévoile les tendances pour la restauration en 2026

IA et stimulation des sens : TheFork dévoile les tendances pour la restauration en 2026
Barnabé Mantz, directeur marketing de TheFork pour la France et la Belgique, a présenté les tendances pour la restauration en 2026 et mis l'accent sur l'usage de l'intelligence artificielle © Thibault Le Besne

TheFork et NellyRodi ont présenté les tendances de la restauration pour 2026. C’est la quatrième édition de cette étude qui se concentre sur les restaurants traditionnels. L’agence NellyRodi examine les signaux faibles sur les réseaux sociaux, dans la presse et dans les menus et parle de “tendance” si les trois sont réunis. L’agence analyse le contenu publié sur Google, TikTok et Pinterest. Consultante spécialisée dans l’alimentation, Candice Alvarez met en avant le rôle des réseaux sociaux dans la création de tendances. En 2026, les assiettes seront encore plus esthétiques. Candice Alvarez parle d’“hyper-stimulation” et d’“assiette sous haute tension”, avec des couleurs et des textures pensées pour devenir virales sur les réseaux sociaux. “On parlait de ‘fomo’ - la peur de rater quelque chose -, on parle maintenant de ‘foodmo’ - la peur de rater un concept de restaurant.” La consultante explique le succès du matcha par sa couleur (vert vif) et le récit qui l’entoure (le rituel du thé, des bienfaits pour la santé). Elle mentionne aussi l’ube et les huîtres, soudainement au centre de l’attention. Devenu un ingrédient-phare et un moment-clé, le café s’inscrit dans ce phénomène. “Le café et les glaces sont des outils de communication puissants sur les réseaux sociaux”, indique Candice Alvarez.


Banquets et hybridation


Il n’y a pas que le matcha qui vient du Japon : le concept de micro-saisons est en plein essor. NellyRodi a calculé une explosion de +357% des recherches Google sur ce terme. Le goût de l’ancien se renforce également : +121% de recherches Google pour des “menus historiques” par rapport à 2024, quand la tendance a débuté. “On parlait de nostalgie, les nouvelles générations parlent d’anemoïa : la nostalgie de ce qu’elles n’ont pas connu, définit Candice Alvarez. Elles sont très friandes de revivre ce que leurs grands-parents ont vécu.” Oubliez les assiettes partagées de type tapas, les clients veulent désormais des grands plats à partager. C’est le retour du banquet. Le restaurant est de plus en plus décrit comme une “nouvelle plateforme de sociabilité”.  Un lieu de plus en plus hybride. Mode, cinéma, musique, peinture… Les chefs s’associent à des artistes. “La nourriture se place maintenant au rang du langage culturel et expérientiel, théorise Candice Alvarez. On n’est plus simplement là pour déguster, mais aussi pour réfléchir, observer, ressentir, apprendre.” Des séries diffusées sur des plateformes de streaming renforcent la fascination des clients envers les chefs, et leur envie de proximité et d’exclusivité.


Réservation en ligne


Les habitudes de réservation ont changé. “Pour la première fois, les gens réservent davantage en ligne : 51% en 2025, contre 48% en 2024, annonce Barnabé Mantz, directeur marketing de TheFork pour la France et la Belgique. On est sur un point de bascule. Ce changement s’opère depuis une dizaine d'années et s’est accéléré après le Covid.” La France est moins habituée que ses voisins : “69% des clients en Europe et 85% au Royaume-Uni réservent en ligne. Quand ils viennent en France, le premier pays touristique, ces gens veulent aussi réserver en ligne.Autre tendance majeure pointée par Barnabé Mantz : “le besoin d’instantanéité et de personnalisation”. L’intelligence artificielle (IA) bouleverse la manière de choisir un restaurant. Mi-septembre, TheFork a déployé TheFork Conversation. Les utilisateurs peuvent désormais rechercher un établissement avec leurs propres mots. Le navigateur leur suggère des lieux justifiés avec des photos et des avis. Cette sélection est “beaucoup plus pertinente que ChatGPT grâce à la masse de données dont nous disposons”, garantit Damien Rodière, directeur général de TheFork. “Nos utilisateurs n’ont pas peur de l’IA, assure Barnabé Mantz. 30% d’entre eux réservent déjà grâce à cet outil. À ce rythme, ce devrait être la majorité dans quelques semaines ou mois.


70% des Français vont au moins une fois par mois au restaurant


Mais les Français restent attachés au bouche-à-oreille : 75% d’entre eux réservent un restaurant recommandé par un proche, une particularité bien française. TheFork a donc lancé TheFork Social, un mur personnalisé où “les utilisateurs peuvent voir les notes et avis laissés par leurs connexions”. Un Top 100 mensuel est aussi présenté en fonction du volume de réservations et surtout des avis. “Il s’agit de contenu préparé pour aider les utilisateurs à trouver rapidement un restaurant et se concentrer sur l’expérience à table”, justifie le directeur marketing de TheFork pour la France et la Belgique. “La combinaison de la technologie et l'instantanéité de l’IA avec le pouvoir du cercle de confiance des pairs fait que le processus complet de la recherche, du choix et de la réservation du restaurant devient ‘simple comme bonjour’ et permet de se focaliser sur l’essentiel : l’expérience au restaurant.Avec la technologie, TheFork souhaite aussi “faciliter la vie” de ses 55 000 clients restaurateurs et leur “assurer un revenu optimal”. Son système TheFork Manager utilise l’IA pour synthétiser les avis (permettant un gain de temps de 40%), créer de nouvelles recettes en fonction des tendances, écrire les menus, dire quand et comment proposer des offres spéciales ou même prédire les no show et les annulations tardives. 


40 millions de personnes utilisent la plateforme de réservation TheFork. Ses utilisateurs vont plus souvent au restaurant que la moyenne des Français : 91% d’entre eux y vont au moins une fois par mois, contre 70% des Français. La France souffre de l’instabilité économique et politique et se trouve en dessous de la moyenne européenne (84%, avec un pic de 91% en Espagne).


 


T.L.B.


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