Tendances Restauration

Edito Tendances Restauration n°443

©Le Chef

Faire revenir les consommateurs au restaurant. Tel est le véritable enjeu de l’année 2024. Les experts sont unanimes : fin 2023, les convives étaient un peu moins enclins à venir déjeuner ou dîner dehors. La raison ? Ces fameux arbitrages que l’on nous annonçait depuis longtemps mais que l’on ne constatait pas concrètement. Selon RMS (spécialiste de l’analyse de la clientèle au restaurant), 31 % des personnes interrogées ont ainsi affirmé fréquenter des établissements moins onéreux, 17 % faisant l’impasse sur le dessert, 14 % sur les boissons. Forts de ces constats, les restaurateurs proposent leurs solutions pour « redonner » du pouvoir d’achat à leurs convives. Les chaînes de restauration rapide ont toutes lancé leurs menus « anti-inflation », notamment des burgers/frites/boissons à moins de 5 euros. D’autres réinvestissent la pub télé pour vanter les mérites de leurs marques et faire la différence. Enfin, autre piste en période de tension : travailler sur la fidélisation de sa clientèle, via l’accélération du digital notamment, qui sera sans nul doute l’une des clefs de la réussite de demain.

Pendant ce temps, un segment continue de progresser : si le snacking n’explose plus comme ce fut le cas pendant 10 ans, il séduit toujours autant les convives. De retour au bureau en présentiel, ils sont nombreux à souhaiter déjeuner vite et bon. L’offre se diversifie, elle fleurit en GMS : l’année 2023 a encore vu leurs parts de marché progresser. La boulangerie aussi a la main sur le secteur, certaines réalisent désormais près de la moitié de leur CA avec leurs sandwichs, plats chauds ou boissons gourmandes. Les restaurants, rapides surtout, cherchent quant à eux à reprendre l’avantage en montant en gamme. Ainsi, les sandwiches se diversifient et sont plébiscités dans leur version baguette, les burgers se sophistiquent et misent aussi sur le végétal, les pizzas se commandent à la part tandis que les kebabs nouvelle génération renouent avec le fait maison et la qualité.

Exit le fast-food, bienvenue au fast-good, lui augurant un avenir radieux ? On peut le penser : le segment devrait continuer à faire les beaux jours des restaurateurs si cette premiumisation ne s’accompagne pas d’une hausse des prix trop conséquente. Le snacking doit continuer de répondre à la problématique du pouvoir d’achat : avec des repas complets à des prix compétitifs.

Anne Luzin

Quitter la version mobile